La Tribu du feu Bleu : 2017

Réponses aux questions sur l'idéal

Je dépose donc ici la petite réponse qui me trotte dans la tête depuis l’expo à la chapelle StRoch aujourd’hui 11 novembre 17, pluvieux froid, tristounet après-midi…  encore un an à tirer dans la boue les gars, il y a cent ans, déluge de feu… Chère Elizabeth ton projet, ta passion déployée me fait penser aux paroles du Christ que je préfère : « Le feu ! Je suis venu le jeter sur la terre ; et combien je voudrais qu’il soit déjà allumé !» (Luc 12,49 version Chouraqui, la meilleure). Le feu qui a déserté (en apparence) nos églises et qui prend partout : feux de forêt, d’immeubles, nucléaire s’il le faut… Voilà ce qui me fait vivre, enfin, dans mes rêves. 

Aline, 11/11/2017

Ce qui m’anime : la pleine conscience d’être baignée d’ un courant de vie qui me traverse aussi.
Ce qui me fait vivre : Amour et Espoir.
C’est la Nature qui rééquilibre mon énergie : je soigne la terre, la terre me soigne.
Un idéal : La bienveillance éveillée pour tous…

Chris. Septembre

Le hasard du calendrier m’amène à poser les premières lignes de ce récit un jour de Pâques en écoutant cette merveilleuse passion selon saint Mathieu. Moi qui suis un piètre croyant ! Les belles histoires de renaissance me réjouissent. Elles parlent de vie plutôt que de mort. Au moment où les cloches sonnent à toute volée sous ce beau soleil d’un midi pastoral, il est une autre petite cloche qui résonne seule dans la campagne normande. Il s’agit d’une chapelle dédiée à saint Roch. Un saint qui en Normandie est célébré parce qu’on s’y raccrochait lors des terribles épidémies de peste. Cette chapelle saint Roch d’Argentan, je m’en occupe depuis plus de quarante ans. Elle est désormais désaffectée au culte mais la mémoire ancestrale du lieu et des habitants n’oubliera jamais les milliers de morts qui y reposent. Elle était le charnier de la ville. Elle est au prix de nos efforts devenue un lieu charmant qui réjouit le plus grand nombre. Son accès est libre. Le jardin conçu en petits enclos invite le promeneur à se sentir bien. Groupes et particuliers y viennent pour les expos, les concerts, des conférences ou des fêtes dont chacun garde le meilleur souvenir. C’est en ce lieu de bien-être dans un de ces enclos que je veux depuis quelques années lancer un projet qui donnera un sens à nos vies. Je veux y mettre des sépultures qui ne célébreront sûrement pas la mort…
…un jardin d’ADN. Je disais un « cimetière de vie ». On me reprit un jour en me disant « non, un jardin de vie! ». Je veux bien. Il s’agit de créer des sépultures de notre vivant. Un « bâton de vie » fiché en terre. On le choisit de bonne longueur. Il fera sensiblement notre taille. On y inscrit notre nom et notre date de naissance. On peut le décorer. On y écrit si on souhaite une épitaphe ou son équivalent puisque nous sommes en vie. Il faudra inventer un autre mot pour cela mais surtout on le perce pour inclure dans ce bois notre ADN. De la manière qui nous sied. Sérieuse ou coquine ! User d’un bel endroit pour y mettre sa sépulture… voire s’offrir des résidences secondaires. On peut imaginer un travailleur immigré qui choisit sa sépulture de vie ici et une autre dans son pays. Une idée c’est comme un petit enfant en devenir, chacun se penche sur son berceau en espérant le bon et le bien. Il appartient à tous d’y apporter le meilleur. Ces bâtons de vie je les vois fleurir à saint Roch avec des gens heureux de s’y regrouper mais aussi sur des petits terrains prévus à cet effet, au bord de la mer, au fil des vallées des montagnes, dans de belles propriétés ou le gazon d’un modeste jardinier ; tous heureux de marquer leur passage sur cette terre. Les froides maisons de marbre des cimetières n’ont rien à voir dans ce projet. Elles ont pour but de célébrer la mort, là n’est pas notre propos. Après la « sépulture de vie » chacun fera ce qu’il veut de sa dépouille mortelle. Cette idée est une sorte d’oeuvre d’art collective et non un cimetière, lui-même soumis à la loi et aux règlements.
La voici donc cette idée qui me fait vivre en ce moment. Je suis en quête de jolis bâtons. Je les planterai prochainement et je les proposerai à tous ces amis déjà séduits qui veulent que nous nous rejoignions au jardin de saint Roch.

Jean-François 55ans, (14,France) Mai

La création me porte depuis de nombreuses années,
la place de l’imaginaire et du poétique au cœur de la cité me préoccupe,

le théâtre mon vecteur de prédilection,

tout ceci est nourri par l’humain et la condition qui lui est faite,
et comme disait Federico Garcia Lorca :  » le théâtre, c’est la poésie qui se lève pour se faire humaine ».
Toute création est un acte poétique et politique que l’on pose au milieu de la cité.

José 67 ans ( 14, France ) Avril

 

Qu’est-ce qui te fait vivre ?

En voilà une question surprenante, en tout cas peu fréquente dans nos relations amicales et pour le moins inattendue : c’est tellement évident que je vis – encore !

Alors de quoi s’agit-il ?

En cette occasion, je n’ai pas envie de mener une réflexion philosophique, rationnelle, ou introspective, encore moins de louer quoi que ce soit MAIS j’ai besoin de répondre car je sais que la question va m’encombrer de toute façon et c’est bon signe…

Résumons: je pense que j’apprécie présentement de pouvoir choisir d’être seule et mes moments de silence, donc d’écouter de la musique ( pas tous les genres…), et d’aller à la rencontre de la mer – moments essentiels tout au long de ma vie. Quotidiennement je ne parviens pas à oublier la fragilité de mon existence : il me faut donc provoquer la sensation de beauté, entretenir la perception du grand tout, rechercher le plaisir de l’infini quel qu’il soit ! Par exemple, l’horizon, les nuages comme les étoiles, me manquent quand la saison nous les voile.

En outre, garder la perception de la simplicité d’être là, d’aimer et d’être aimée me suffit -« je crois »-, ce qui ne rassasie pas mes curiosités multiples et multiformes. Je me confronte ainsi au temps qui passe, si vite, trop vite, et entrer dans une bibliothèque ou une librairie me désarme car je mourrai sans avoir découvert tant de merveilles et tant de voyages. Cependant, depuis que l’envie de créer mes propres images s’est clairement installée en moi, je savoure la tension de les rechercher car les étapes, les tâtonnements et les résultats divers m’évitent au mieux les effets de la dispersion.

En conclusion, c’est la conscience de vivre dans un espace et un moment de PAIX qui me rassure et d’imaginer les perdre me met aux aguets auprès des autres. Est-ce ainsi que j’ai fait face aux combats divers que je n’ai pu éviter ou que j’ai partagés? sans doute !! et encore… mais ce n’est pas la question, et alors cette question n’est-ce pas préalablement celle de l’oxygène* que, malgré tout, nous respirons tous et toutes?

* P.S. : certes, cette référence physico-chimique renvoie à la source commune, autre sujet tangent, et donc à l’eau – en n’oubliant jamais que l’eau que nous buvons actuellement a exactement les mêmes caractéristiques que celle que buvaient les dinosaures! bon, ce sera peut-être pour une autre fois… !!!

Myriam, 70 ans ( 14, France ) Mars

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